Tuesday, January 23, 2007

Tactiques de Cruise

Vendredi soir dernier, nous sommes sortis. Plusieurs jolies filles qui réussissent à être ravissantes même emmitouflées dans leurs manteaux, foulards, tuques et gants de cuir rouges (pour ma part). La musique est bonne, l’alcool coule à flot, les gens sont heureux et il finit par faire chaud sous le ciel étoilé du Vieux Port. Vers la fin de la soirée, alors que Ghislain Poirier en est à son deuxième set et qu’il nous déclare à tous qu’il est trop réchauffé pour continuer de jouer, je fais la rencontre d’un mec. Voici un bref aperçu de l’évolution de notre conversation, du début jusqu’à la fin.

12h45:

- T’aurais pas une cigarette ?

- Putain, il fait froid ! (en sortant une cigarette et en essayant de me l’allumer)

- Laisse, je vais le faire moi-même (en prenant le lighter de ses mains).

- J’ai jamais eu froid comme ça. Vous vivez vraiment dans le grand nord ici.

- T’es français. On dit icitte, icitte.

- J’ai les mains congelées.

- Ouain. Bein, t’aurais pu te mettre des gants mon grand. Ça prend bein un français.

- J’ai une écharpe dans mon sac.

- Bein, mets-la estie ! Garde, je vais t’nir ta bière pendant que tu prends ton foulard, ok ?

1h00:

- Alors, tu fais quoi dans vie ?

- Je suis chimiste. Et toi ?

- Je suis recherchiste.

- Ça fait quoi une recherchiste ?

- Bein, ça fait de la recherche. Ça fait quoi un chimiste ?

- En fait, j’analyse des médicaments pour des compagnies pharmaceutiques.

- Ah. Ok.

1h10, une fois rendus à l’Académie :

- Quoi ? ça coûte 10 piasses ? J’ai juste 5.

- Moi j’ai de l’argent, c’est beau. Je paie ton entrée.

- Merci beaucoup. Je te paie un verre. (que je n’ai pas pu lui payer puisque je n’avais que 5 dollars…j’ai réalisé le lendemain, qu’en fait, il me restait 15 dollars ! J’avais un 10 caché dans le fond de ma saccoche)

- Pourquoi vous dites « pièces » ?

- Bon. Écoute moi bien. On ne dit pas « pièce », on dit PIASSE. Ça vient du mot « piastre », l’ancienne monnaie de la Nouvelle-France. Rassure-toi, on ne réfère pas à des pièces d’or, ok.

1h20:

- Embrasse-moi. (comme il essaie d’insérer sa langue dans mon œsophage et je lui offre gentiment ma joue)

- Non. Tu sais, une femme aime qu’on la séduise. On pourrait pas se parler plus ?

- Ok. Parle-moi de ton boulot.

- Je travaille pour une série de télévision pour enfants. Mais des fois j’écris des scénarios dans mon salon. Je vais réaliser mon premier film bientôt. Et puis, un jour, je vais gagner l’oscar pour best screenplay.

- C’est quoi un screenplay ?

- Un scénario !!

- Ah, c’est bien ça.

- Oui, et toi parle-moi de ta chimie.

1h30 :

- Embrasse-moi.

- Non. On est dehors là.

- On a passé la soirée dehors. Embrasse-moi. Allez.

- Non.

- Allez. Je sais que tu veux m’embrasser.

- Non. Lâche-moi merde.

- Je t’aime.

- Quoi ?!! Tu m’aimes ? ça c’est la meilleure.

- Je repars pour la France lundi. Je t’aime. Je veux t’embrasser avant de partir.

- Mais t’es complètement fou. Salut. Moi je m’en vais me coucher. Toute seule.

- Non. Reste. Je t’aime.

- Bye.

Après avoir été le témoin de ces tactiques de cruise si subtiles, si séduisantes, comment pourrais-je continuer à me dire que je suis dont bien toute seule ?

Console-toi ma Julie, il y a toujours K.S. pour te redonner confiance.

3 comments:

Anonymous said...

Pour nous aider à te cruiser, qu'est-ce qu'il aurait fallu qu'il dise? Tu pourrais faire un dialogue "parallèle"? :P

Anonymous said...

Vraiment mauvais le mec, tant qu'à cruzer de cette façon, mieux vaut ne pas le faire!

Julie said...

Oui, je sais. C'est vraiment poche comme cruise...mais en fait, je ne sais pas ce qu'il aurait fallu qu'il dise. C'est plutôt une question d'attitude je pense. Plus c'est subtile, plus ça devient enchanteur. Pour moi en tout cas. tout le monde n'a pas les mêmes goûts!